L’univers dans lequel je suis née est un véritable conte de fées – c’est ce que tout le monde vous dira, mais moi je connais la vérité. Mes parents, riches depuis bien avant ma naissance avait travaillé très fort pour en arriver là. Ma mère avait déjà une bonne somme d’argent lorsqu’elle a connu mon père puisque son grand-père avait été sénateur de l`état de New-York. Mes parents ont lancé une petite entreprise qui est maintenant une véritable multinationale. Je ne saurai expliquer l’étendue de ce qu’ils ont fait, mais tout ce que je sais, c’est qu’ils sont souvent partis en voyage d’affaires et pour ouvrir des écoles dans les pays plus défavoriser. Certains pourraient croire que mes parents sont l’image parfaite de tous les stéréotypes des gens riches, mais c’est faux. Oui, ils ont une maison dans les hamptons, une a Bervely hills et, un chalet dans les montagnes au Canada, mais, ils donnent chaque année 40% de leurs revenus à des œuvres caritatives. Eh oui, j’en suis une. Chaque année à ma fête, il dépose une somme plus que généreuse dans mon compte. Un peu pour se faire pardonner de m’avoir abandonné à la maison toute mon enfance à être élevé par huit nounous différentes.
J’avais beaucoup d’amis lorsque j’étais plus jeune, mais j’ai bien vite compris qu’ils étaient là pour profiter de mon statut financier – même si je n’ai pas eu accès à la totalité de mon compte en banque avant mes 21 ans, comme la plupart des gosses de riches. Lorsque j’ai compris ça, j’ai commencé à me sentir seul, même lorsqu’entouré de mes supposés amis. J’ai compris que la plupart des gens qui m’aimaient, c’était à cause de mon argent – mes nounous m’aimaient, car elles étaient payées pour le faire, mes amis m’aimaient, car je leur offrais de super cadeaux à leurs anniversaires et qu’à mes côtés, apparemment, ils étaient plus populaires. Je n’avais rien demandé de tout ça – je ne m’en suis jamais plaint, j’adore avoir de l’argent. Mais j’ai rapidement fait une croix sur l’amour lorsque j’étais jeune. J’ai fréquenté quelques personnes au lycée, des garçons et des filles et je n’ai jamais pu décider ce qui me plaisait le plus. Pour moi, tant qu’il y avait de l’amour, ou une impression d’amour, c’était tout ce qui comptait.
Au lycée, c’est d’ailleurs là que tous mes ennuis ont véritablement commencé. À mes treize ans, c’est là que j’ai découvert mon amour pour l’alcool – principalement la Tequila. Treize ans c’est tôt vous me direz, et vous n’aurez pas tort, mais dans mon monde, l’âge n’a pas d’importance si tu sais y mettre le prix. Puis à mes quatorze ans, j’ai découvert la drogue – rien de bien grave que quelques joints de temps à autre. À quinze ans je rencontrais le premier amour de ma vie – il était beau, charmant et riche – pas que ce soit important. J’ai arrêté bien vite de fréquenter n’importe qui et j’ai décidé d’essayer un truc plus stable. Je suis resté avec lui plus de 8 mois avant de me rendre compte que je n’avais développé des sentiments pour nulle autre que sa sœur jumelle. Étrangement, il m’annonça qu’il l’avait réalisé bien avant moi, mais qu’il n’était pas certain et il me poussa directement dans les bras de sa sœur qui elle, venait tout juste de se remettre de sa rupture avec son ancienne petite amie.
Déjà, à quinze ans, je ne comprenais pas trop – on m’avait toujours dit qu’un couple s’était un homme et une femme et non l’inverse, heureusement dans la société ou nous vivons et surtout à l’époque où j’ai découvert mes sentiments, c’était plutôt accepté socialement. Elle m’aida à comprendre mes sentiments et surtout, m’aida à m’accepter. Je n’aime pas les étiquettes. Je ne suis pas hétéro, pas lesbienne, pas bisexuelle ni tout le reste. Je suis qui je suis et j’aime qui je veux. Le sexe, la couleur, l’âge et la classe sociale ne sont pas importants pour moi. Nous avons été trois ans ensemble. J’ai tout gâché lorsque je me suis joint à la maison des Kappa. Mon allocation me permettait maintenant de faire la fête aussi souvent que je le désirais et surtout, me donnait accès à des drogues plus fortes, telle que l’héroïne. J’étais la reine de l’organisation des fêtes et je trouvais toujours une occasion pour avoir du plaisir. Lorsque ma dépendance est devenue plus importante qu’elle, c’était déjà fini, elle me quitta et moi, je sombrai encore plus – retombant dans de vieilles habitudes. Je ne pourrais pas dire le nombre de personnes que j’ai fréquenté depuis qu’elle m’a laissé, mais j’ai fini par l’oublié, j’ai oublié plusieurs choses et un jour. Dean Munsch m’expulsa des Kappa et m’annonça que si je ne changeais pas d’attitude, j’allais me voir expulser de l’université. Mes parents s’excusèrent de mon comportement, offrirent une très grande somme d’argent pour bâtir une statue ou un truc du genre. À l’été de mes 20 ans, je fus forcé d’entré dans un centre de réhabilitation et j’en suis ressorti que quelques semaines avant le début des cours et quelques jours avant mes 21 ans ce qui allait être le plus difficile. Avoir tout cet argent et ne pas savoir quoi en faire…
À mon arrivée, mes parents m’avaient réservé une surprise. Ils m’avaient acheté une petite maison – petite selon les critères des célébrités d’Hollywood – et j’allais devoir y vivre avec un compagnon de sobriété qui allait m’accompagner dans ma réinsertion sociale. Surtout dans cet univers qu’est l’université, les tentations sont pratiquement toujours présentes et c’est un défi pour moi de continuer d’assister à mes cours. Mon compagnon de sobriété me tape royalement sur les nerfs – au moindre signe que je vis une émotion négative, il se met à me suivre partout et prendre soin de moi comme si j’allais exploser au moindre pépin. Oui, je suis une accro, non je ne veux pas une supervision constante. Mais mes parents l’ont embauché et je dois m’y faire. Depuis mon retour à la fac, je crois que les gens ne me voient plus vraiment de la même manière – oui je suis toujours riche à l’extrême, non je ne peux plus faire la fête comme autrefois. Je vois du jugement dans le regard de mes anciens copains de fêtes et du questionnement de la part des autres…C’est bien à cause d’eux si je suis comme ça aujourd’hui. Des profiteurs et de ceux qui ont su me manipuler. Un jour, leur regard sur moi changera. Je vous le garantis.